Jean-Luc Fraisse ou l’appel de la nuit
Publiée le 05/11/2015 dans Adhérent
Par César
France
Jean-Luc Fraisse, maître de cérémonie de la Chapelle des Lombards, dont il fit la réputation, avec sa compagne Nicole, nous a quittés cet été. Un hommage privé lui sera rendu le 8 novembre, le jour de son anniversaire. Retour sur une saga.
L’histoire des musiques du monde est jalonnée de concerts mais peu de salles lui impriment une marque durable. Parmi celles qui ont compté à Paris, des années 70 aux débuts de l’an 2000, il y a la Chapelle des Lombards. Sa notoriété, on la doit à un personnage haut en couleur, entier et chaleureux, accent «albigeois» et élégance de dandy latino, saisi par l’appel de la nuit, qui n’eut de cesse à travers ses diverses passions de partager les rythmes qu’il aimait. Au détour de 68, Jean-Luc Fraisse fait partie de ceux qui rêvent de lieux alternatifs. Après café, café-théâtre (la Vieille Grille) ou resto-club-jazz (la Clef), il jette son dévolu sur une cave, au 62, rue des Lombards, un temps utilisée comme mûrisserie des bananes, en réalité une chapelle gothique du XIIIe siècle à la belle acoustique. «Le jazz, c’est comme les bananes, ça se consomme sur place», avait dit Sartre. Dans ce lieu, inauguré avec le mythique orchestre de Gil Evans, va se produire la fine fleur de la note bleue am