Paris, le 1er mars 2018

Suite à l'annonce de la décision du Conseil d'Etat de conforter la nouvelle réglementation sur les quotas radios issue de la loi Liberté de création, architecture et patrimoine, nous ne pouvons que nous réjouir de cette volonté de préserver le principe général d'une diversité musicale sur les ondes.
Et ce d’autant plus que nous sommes convaincus queles quotas ont prouvé leur efficacité, raison pour laquelle nous avons mis cette revendication pour les musiques du monde au cœur de la campagne #AuxSons, lors des précédentes élections présidentielles.

A l'heure d'une nouvelle francophonie qui se joue entre "Brazzaville et Kinshasa" nous sommes convaincus que les musiques traditionnelles et du monde, dans leur grande richesse, participent pleinement à la créativité des répertoires francophones actuels, autant qu'à la nécessaire découverte d'autres cultures musicales.

Nous sommes donc aujourd'hui prêts à nous mobiliser pour que les 40% minimum de quota réservé aux œuvres musicales d'expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France, profitent pleinement du formidable potentiel que représente les musiques du monde francophones.
Tout comme nous sommes prêts à œuvrer pour que les 60% de quota restant soient également un espace d'expression de la diversité musicale, avec notamment une place réservée aux musiques de tous les continents, toutes les expressions et toutes les langues.

Nous constatons néanmoins que les musiques du monde d'ici et d'ailleurs, dans leur grande diversité, ne sont que très peu présentes sur les ondes aujourd'hui et que leur place a tendance à se restreindre fortement à la radio comme dans l'ensemble des médias.
Ce constat que nous dressons depuis quelques années s'est encore dégradé récemment avec la disparition en France des médias spécialisés (TradMag, Mondomix) et le recul des musiques de la diversité dans les médias généralistes.
A l'heure de l'ultra-médiatisation de notre société et de la déferlante digitale, les médias traditionnels tentent de se transformer et les e-médias ouvrent de nouveaux espaces qui bousculent les pratiques des professionnels et des publics.

Dans ce paysage mouvementé, il apparait aujourd'hui :
- Urgent de tenter un état des lieux de la présence des musiques du monde dans chaque "famille" de médias, de la presse écrite aux médias audiovisuels, en passant pas les nouveaux supports numériques,
- Urgent de pointer les liens, passerelles, solidarités et nouvelles actions qui peuvent unir acteurs musicaux et médiatiques,
- Urgent de rappeler l'importance culturelle et politique de la médiatisation des musiques ouvertes sur l'autre dans notre société actuelle.

Afin d'ouvrir un nouvel espace de réflexion collective et d'actions constructives sur ces questions, le réseau Zone Franche propose une rencontre professionnelle sur le thème de la médiatisation des musiques du monde, le 04 AVRIL 2018 à Paris.

Contact :
Pierre-Henri Frappat, directeur
[email protected]